Crêpes (blinnys)

 

L’histoire des blinis, aussi bien que celle du pain, date de très loin. Aux temps païens en Russie les blinis étaient une nourriture hors du commun, rituelle, liée aux traditions spéciales: on avait des vêtements et des endroits spéciaux pour les préparer, le mystère entourait la préparation. La première crêpe était prédestinée symboliquement aux âmes des aïeux décédés pour se procurer la protection de leur part. Peu à peu, les blinis sont devenus le symbole de la fête païenne — Maslenitsa (Mardi Gras Russe) — la fête de l’arrivée du printemps. Une crêpe — chaude et ronde — ressemblait au soleil. Pendant les fêtes de Maslenitsa tout le monde faisait et mangeait des blinis — cela symbolisait le contact des gens avec le soleil qui leur apportait le printemps et la chaleur. La fête continuait toute une semaine, on mangeait beaucoup de blinis, on chantait des chansons glorifiant le printemps, on brûlait des épouvantails de Maslenitsa qui représentaient l’hiver partant.

Traditionnellement en Russie on faisait des blinis ronds et grands à base des farines différentes (aujourd’hui on utilise surtout du froment). Les blinis doivent être moux et poreux. Pour les adoucir encore plus il faut les graisser avec du beurre ou de la crème fraîche. Et pour équilibrer le goût gras il faut ajouter quelque chose de salé ou de piquant. Les farcir, par exemple, avec du caviar, du hareng salé ou d’autre poisson salé. Pour sentir un goût tout à fait russe — prenez un petit verre de vodka et puis tout de suite une crêpe salé. C’est alors une vraie spécialité russe!

De nos jours on mange des blinis non seulement pendant la Maslenitsa. Et en plus des variantes traditionnelles on peut bien sûr en trouver plein d’autres: petits blinis (“blintchiki”) sucrés — avec de la confiture, de la marmelade ou du lait condensé etc. C’est très bon, mais la plupart des gens russes préfèrent toujours les blinis au goût salé ou piquant.